Sarah Silverman livre une interprétation poignante de Laney, femme au foyer d’une banlieue américaine aisée.
Laney est accro à la drogue, à l’alcool, au sexe extra-conjugal, aux comportements auto-destructeurs. Elle a pourtant un mari aimant, des enfants formidables, une jolie maison, une vie en surface que l’on qualifierait de relativement parfaite. La mise en danger de ce fragile équilibre va la confronter à sa responsabilité de conserver ou non ce qui est véritablement essentiel dans son existence.
Un rôle difficile, un chemin de croix, au cours duquel on est scotché par la performance de Sarah Silverman, qui provoque tour à tour l’attraction et la répulsion, l’empathie et le mépris.
Adam Salky, le réalisateur, a le don pour faire des cocons des lieux menaçants, et pour nous faire confondre la beauté de son actrice avec la relative laideur de son personnage.
Si l’histoire est plutôt classique, les partis pris de mise en scène, l’écriture des dialogues, très juste, font de ce film indépendant une œuvre sincère et touchante sur la difficulté d’être à la fois femme, mère, épouse.
C’est également un joli film sur l’enfance, les choix, l’irréversibilité et le temps qui passe.
Publié le 06/02/2020 par Anne-Sophie Trintignac