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Les super-héros aiment les Oscars

Marvel vs Warner : qui a les meilleurs acteurs oscarisés ?

La bataille pour les sommets du box-office qui oppose Marvel et Warner via les adaptations des œuvres DC Comics est de plus en plus intense au fil des sorties. On (re)fait le point et les comptes à l'occasion de la sortie de Black Panther.

Les deux studios ont chacun leurs fervents défenseurs avec à chaque fois des arguments de poids pour expliquer pourquoi l’un est meilleur que l’autre. Un sujet qui ne cesse d’alimenter les discussions pause-cigarette en lieu et place du foot (si, si, c’est comme ça chez nous).

On s’est plongé dans l’historique de la genèse de ces films de super-héros, que l’on a décidé de faire remonter à 2005 pour Warner et le reboot de la saga Batman par Christopher Nolan et 2008 pour Marvel qui produisait avec Iron Man son premier film en solo.

Et plus particulièrement sur la capacité des deux studios à offrir un écrin d’acteurs oscarisés à leurs superproductions. C’est simple, tous leurs films en contiennent ! On s’est donc demandé qui avait su signer les plus prestigieux ? Qui en avait fait le meilleur des usages ? Bref, qui a la meilleure team de super-acteurs ?

Pour ce faire, on a utilisé un petit barème que l’on vous explique ci-dessous :

Pour le prestige du comédien : 1 point pour un Oscar du meilleur second rôle ou meilleur scénariste / 2 points pour Oscar du meilleur premier rôle, meilleur réalisateur ou meilleur film

Pour l’importance du rôle : - 1 point s’il s’agit d’une figuration, ou un caméo ou un rôle inutile / 1 point si le rôle sert le récit / 2 points si la performance sublime ou améliore le film / 3 points si le rôle est mémorable au point de voler la vedette aux super-héros du film.

A noter que certains acteurs n’ont pas été retenus, car ils ont remporté un Oscar après leur prestation dans le film de super-héros (on pense notamment à Jeff Bridges dans Iron man), ou alors ils ont multiplié les nominations aux Oscars, mais sans jamais rien remporté (Glenn Close et Amy Adams étant les championnes de la catégorie) ou encore plus simplement ils ont remporté la statuette justement pour leur rôle dans le film de super-héros (Heath Ledger pour The Dark Knight).

MARVEL

 


Gwyneth Paltrow (Iron Man et ses suites, Avengers)

Oscar de la meilleure actrice 1999 pour Shakespeare in love

3 points : Gwyneth Paltrow interprète Pepper Potts, aka la caution amoureuse du héros. Elle aurait pu prétendre à plus de points mais son rôle ne décolle jamais assez même si on voit son potentiel dans Iron Man 3, notamment quand elle s'offre un final badass de super-héroïne. Malheureusement, sortie de la saga Iron Man, elle ne fait quasiment que du caméo dans Avengers et disparaît même des suites des autres franchises au contraire d'Iron Man. On l'a toutefois revu furtivement dans Spider-man : homecoming. Sera-t-elle de retour vraiment dans Infinity war ?

 

 

William Hurt (L’Incroyable Hulk et Captain America : civil war)

Oscar du meilleur acteur 1986 pour Le Baiser de la femme araignée

1 point : On ne se souvient presque pas du comédien dans le film de Louis Leterrier alors qu’il jouait le (court) rôle du général Ross, père de l’héroïne. De toute façon, L’Incroyable Hulk est le mal aimé de la famille Marvel au point qu’on a désormais un autre interprète du Hulk original (Mark Ruffalo ayant remplacé Edward Norton qui avait déjà « remplacé » Eric Bana quand Marvel avait repris les rênes du personnage). Quant à Civil war, son apparition est vraiment de l’ordre du caméo.

 

 

Natalie Portman (Thor et Thor : le monde des ténèbres)

Oscar de la meilleure actrice 2010 pour Black Swan

1 point : Encore moins convaincante que dans la prélogie Star Wars, Natalie Portman n’est clairement pas faite pour les blockbusters. Si dans le premier Thor, elle fait tout juste illusion dans le rôle de Jane Foster malgré un niveau de crédibilité bien limité (astrophysicienne, ben voyons, ça vaut presque Denise Richards en scientifique nucléaire dans Le monde ne suffit pas), elle est inexistante dans le 2.

 

Anthony Hopkins (Thor, Thor : le monde des ténèbres, Thor : Ragnarok 2011-2017)

Oscar du meilleur acteur 1991 pour Le Silence des agneaux

3 points : On a failli donner un point supplémentaire tant Hopkins en impose dans le premier Thor. Il est parfait pour le rôle mais au final, les deux premiers films et surtout le 2, ne laissent pas assez de place au père de Thor, figure pourtant importante dans les comics. Quant à l'opus 3, il est en mode jubilé à l'image de son ultime séquence qu'il joue en pilotage presque automatique.

 

Tommy Lee Jones (Captain America : first avenger, 2011)

Oscar du meilleur second rôle 1993 pour Le Fugitif

3 points : Quoi de plus logique que de voir la bonne vieille trogne de Tommy Lee Jones en colonel formateur du futur Captain America. Il est un choix parfait. Si on peut vivement regretter que l’acteur ne soit pas assez présent, chacune de ses apparitions s’avère réjouissante. 

 

Ben Kingsley (Iron Man 3, 2013)

Oscar du meilleur acteur 1983 pour Gandhi

5 points : Là, c’est une question de point de vue. Certains puristes ont crié à la haute trahison avec l’interprétation que Kingsley a faite du Mandarin, le plus célèbre adversaire d’Iron Man. Si on oublie les comics, force est de constater que le comédien en fait des caisses et vole bien la vedette à tout le monde quand il est à l’image. D’où la note maximale.

 

Benicio Del Toro (Thor : le monde des ténèbres, Les Gardiens de la galaxie, 2013 et 2014)

Oscar du meilleur second rôle masculin 2001 pour Traffic

0 point : Del Toro a beau interprété un personnage important dans l’univers Marvel en la personne du Collectionneur, on reste pour le moment sacrément sur sa faim entre un caméo pour commencer et une séquence presque parenthèse dans le récit lors de sa deuxième apparition. Comme il n’est pas prévu dans le volume 2 des Gardiens de la galaxie, il faudra attendre Infinity war pour savoir si enfin Marvel l’utilise vraiment. D’autant plus frustrant pour le moment que le comédien a tout pour séduire dans le rôle.

 

Robert Redford (Captain America, le soldat de l’hiver, 2014)

Oscar du meilleur réalisateur 1981 pour Des gens comme les autres

5 points : C’est un choix qui en impose. Redford en directeur de la CIA complotiste dans un film sous (petite) influence des thrillers des 70’s, c’est d’une logique implacable quand on a été la star des Hommes du président et Les 3 jours du condor.  C’est simple à chaque fois qu’il entre en scène, on n’a plus d’yeux que pour Robert et son regard bleu toujours aussi perçant. La classe totale !

 

Michael Douglas (Ant-man, 2015)

Oscar du meilleur acteur 1988 pour Wall Street

4 points : Michael Douglas est une évidence dans le rôle du Ant-man original. Et même dans la séquence rajeunie qui ouvre le film, on y croit ! Ça s’appelle le charisme absolu. De plus, son rôle s’avère conséquent de bout en bout, constamment intégré aux rebondissements du récit quand il n’en est pas tout simplement l’enjeu principal.

 

Tilda Swinton (Docteur Strange, 2016)

Oscar du meilleur second rôle féminin 2011 pour We need to talk about Kevin

3 points : Dans le rôle de la grande prêtresse qui initie Stephen Strange à la magie noire, Tilda Swinton est absolument parfaite. Charismatique en diable, on en vient même à regretter sa disparition brutale (et bien débile d’ailleurs) de l’intrigue.

 

Marisa Tomei (Captain America : civil war, Spider-man : Homecoming, 2016 et 2017)

Oscar du meilleur second rôle féminin 1993 pour Mon cousin Vinny

1 point :  On est dur avec l’interprète de Tante May mais il y a de quoi être frustrée. Son caméo introductif dans Civil war était prometteur. Le côté sexy et rajeuni de Tante May laissait espérer de jolis moments pour sa vraie utilisation dans Spider-man : homecoming.  La douche froide est de mise depuis la sortie du nouvel opus de l'homme-araignée. Une poignée de saynètes, voire de simples entrées dans le champ avec un ou deux dialogues à la clé. Aucune sous-intrigue autour d'elle. Bref, Marisa Tomei n'a rien à faire même si elle le fait très bien. Sexy oui mais totalement inutile !        

 

 Matt Damon (Thor : Ragnarok, 2017)

Oscar du meilleur scénariste pour Will Hunting en 1998

2 points : Matt Damon n’est pas crédité au générique. Il s’agit d’un pur caméo d’une poigné de dialogues. Mais, à l’image d’un film qui manie bien l’humour, son apparition est mémorable. En acteur de théâtre interprétant Loki (comme ses petits camarades Luke Hemsworth et Sam Neill incarnant respectivement Thor et Odin), Damon est hilarant.

 

Cate Blanchett (Thor : Ragnarok, 2017)

Oscar de la meilleure actrice en 2014 pour Blue Jasmine

5 points : C’est le jackpot pour Marvel. On aurait presque envie de lui rajouter un point à la Blanchett tant elle incarne rien moins que le meilleur vilain Marvel vu sur un écran de cinéma (bon, ok, la concurrence n’était pas dingue). En sœur de Thor et Loki, ivre de vengeance et reconnaissance, elle magnétise l’écran. Au point que l’on peut vivement regretter que les aléas du scénario nous prive trop de sa présence.

 

Forest Whitaker (Black Panther, 2018)

Oscar du meilleur acteur en 2007 pour Le dernier roi d’Écosse

2 points : On aurait presque dû lui retirer un point tant dans le rôle du grand prêtre du Wakanda, Forest Whitaker nous rappelle qu'il n'a pas son pareil pour en faire des caisses. Quand le film est plus fort que lui, ça passe à merveille et sa prestation devient le plus souvent mémorable. Là, malheureusement, à l'image du film, elle est avant tout ridicule. 

 

Total : 38 points pour 14 rôles soit une moyenne de 2,71 points

 

WARNER – DC COMICS



Liam Neeson (Batman begins, 2005, The Dark Knight rises, 2012)

Oscar du meilleur acteur 1994 pour La Liste de Schindler

5 points : La quintessence du rôle que l’on n’oublie pas. A la fois mentor et ennemi du héros, le personnage de Liam Neeson offre au comédien tout le loisir de signer une prestation mémorable. Notre chouchou !


Michael Caine (la trilogie Batman de Nolan, 2005-2012)

Oscar du meilleur second rôle 1987 pour Hannah et ses sœurs et 2000 pour L’œuvre de Dieu, la part du diable

5 points : Certains ont la classe d’autres non. Michael Caine, lui, est né avec. En fidèle majordome de Batman, sorte de père de substitution, il est juste génial. On ne voit que lui quand il est à l’écran, guettant ses petites répliques pince sans rire. So delicious ! 

 

Morgan Freeman (la trilogie Batman de Nolan, 2005-2012)

Oscar du meilleur second rôle masculin 2005 pour Million dollar baby

2 points : L’autre second rôle acolyte des Batman de Nolan. Morgan Freeman, à l’image d’un rôle pas toujours bien défini, ne nous séduit pas autant que Michael Caine. Comme toujours, il fait le job. Mais sans plus !


Kevin Spacey (Superman returns, 2006)

Oscar du meilleur acteur 2000 pour American beauty et du meilleur second rôle masculin 1966 pour Usual suspects

5 points : Si le film a été critiqué durement, souvent à juste titre, Kevin Spacey a été totalement épargné. Mieux, on a salué sa performance de Lex Luthor alors même qu’elle venait après celle, mémorable, de Gene Hackman dans les Superman des années 70-80. Le comédien a toujours été considéré comme un sacré voleur de scènes, Superman returns le prouve à chaque instant. 


Tim Robbins (Green lantern, 2011)

Oscar du meilleur second rôle masculin 2004 pour Mystic river

0 point : Pas facile de marquer des points quand vous jouez dans une bouse et que vous faîtes un caméo de deux minutes. A tel point qu’on avait même oublié qu'il jouait dans Green Lantern. Tant mieux pour lui !


Marion Cotillard (The Dark Knight rises, 2012)

Oscar de la meilleure actrice 2008 pour La môme

2 points : On a hésité à lui enlever un point tant les réactions sur sa (attention immense spoiler) mort ont fait beaucoup de mal au film au fil du temps. Mais, en dehors de ça, elle fait le job et son rôle a une réelle importance dans le récit. Enfin jusqu’à la révélation finale.

 

Russell Crowe (Man of steel, 2013)

Oscar du meilleur acteur 2001 pour Gladiator

4 points : Marchant sur les traces de Brando, Russell Crowe joue le papa de Superman. Un rôle encore plus important que son prédécesseur dans l’intrigue dont l'acteur s’acquitte avec son immense professionnalisme.

 

Jared Leto (Suicide squad, 2016)

Oscar du meilleur second rôle masculin 2014 pour Dallas buyers club

2 points : Jared a frôlé le zéro tant son rôle, en l’état, s’avère bien inutile. On enlève le Joker de l’équation et le film est quasi le même. Sauf que non ! Le cabotinage du comédien est la seule source de petite satisfaction d’un film qui rate presque tout. On aimerait voir un jour les fameuses scènes coupées dont s’est vanté d’avoir tourné Jared Leto. Il y a peut-être là des points à gagner. 

 

Ben Affleck (Batman vs Superman : l’aube de la justice, 2016, Justice League, 2017)

Oscar du meilleur scénariste pour Will Hunting en 1998 et Oscar du meilleur film pour Argo en 2013

4 points : Gros poids lourd de la catégorie avec ses deux Oscars, Ben Affleck souffle le chaud et le froid. Si, dans un premier temps, le choix de le voir incarner Batman faisait craindre le pire, sa performance dans Batman vs. Superman a impressionné. Au point d’en faire l’un des tous meilleurs interprète du rôle. Seulement, Justice league est passé par là et la manière fantomatique avec laquelle il traverse le film, nous laisse totalement dubitatif. On comprend mieux ses récentes déclarations de vouloir abandonner très prochainement le costume de l’homme chauve-souris. Au point de se demander s’il ne l’a pas déjà fait sur l’écran.



Kevin Costner (Batman vs Superman : l’aube de la justice, 2016)

Oscar du meilleur réalisateur pour Danse avec les loups

4 points : En père adoptif de Superman, Kevin Costner impose son charisme de malade. C’est fou comment ce mec peut vous scotcher avec son simple regard. Franchement, Clark, tu aurais pu le sauver ton papa.

 

Holly Hunter (Batman vs Superman : l’aube de la justice, 2016)

Oscar de la meilleure actrice 1994 pour La Leçon de piano

3 points : Un rôle trop vite sacrifié (sans jeu de mot). Mais l’occasion pour Holly Hunter de nous toucher quand elle s’oppose avec conviction à Lex Luthor interprété par Jesse « en roue libre » Eisenberg.

 

Jeremy Irons (Batman vs Superman : l’aube de la justice, 2016 et Justice League, 2017)

Oscar du meilleur acteur 1991 pour Le Mystère Von Bulow

1 point : Difficile de passer après son compatriote british, Sir Michael Caine. Dans le rôle d’Alfred, Jeremy Irons fait le job mais le scénario ne lui offre pas le loisir d’apporter un vrai plus dont il est capable. Dans la version longue, cela s’améliore un peu mais pas suffisamment. L’avenir (Justice league, The Batman) peut toutefois nous réserver de bonnes surprises. Malheureusement, c’est retour à la case départ avec Justice league où l’avalanche de super-héros (ajoutée à une durée sobre de deux heures pour ce genre de films) ne lui permet absolument pas de faire quoique ce soit de notable. 

 

J.K. Simmons (Justice league, 2017)

Oscar du meilleur second rôle masculin 2015 pour Whiplash

1 point : J.K. Simmons avait déjà tâté du super-héros avant son Oscar dans la saga Spider-man (version Sam Raimi). Son incarnation de J. Jonah Jameson, le patron colérique du Daily Bugle, était restée dans toutes les mémoires. Ce ne sera pas du tout le cas ici avec pourtant un personnage iconique de l’univers Batman, le commissaire Gordon. Si son prédécesseur, Gary Oldman dans la saga de Nolan, avait eu tout loisir de développer le rôle, Simmons doit se contenter du strict minimum, soit la séquence emblématique du projecteur pour appeler à la rescousse l’homme chauve-souris. Triste !


Total : 38 points pour 13 rôles soit une moyenne de 2,92 points

 

CONCLUSION 

 

C’est donc Warner qui gagne la bataille du casting à Oscars le plus convaincant et le mieux utilisé. Mais il s'en est fallu d'un rien que Marvel ne remporte la mise. Warner peut dire merci à Christopher Nolan qui lui permet de faire l'écart. Mais, depuis la fin de la trilogie Dark Knight, de toute évidence, Marvel rattrape son retard avec des choix payants (Cate Blanchett en tête dans le dernier Thor) alors que Warner multiplie la présence d'acteurs oscarisés (rien moins que 5 sur les deux dernières productions) mais sans leur donner le loisir de montrer tout l'étendu de leurs talents.

Publié le 12/02/2018 par Laurent Pécha

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