Yann Gozlan aime le cinéma américain. Difficile de le cacher puisque la majeure partie de ses choix vient d’œuvres ayant été produites de l’autre côté de l’Atlantique. Il y a tout de même 4 films français (dont une co-production internationale), 2 films coréens et 2 films espagnols. Pour le reste, le cinéaste est fidèle à certains grands maîtres du 7ème art puisque l’on retrouve 9 réalisateurs ayant au moins deux films cités. En tête, David Lynch qui place pas moins de 4 titres. Autres cinéastes qui ont la cote : Martin Scorsese et Brian De Palma, tous les deux voyant apparaître trois de leurs films dans le classement.
Non content d’être un réalisateur très talentueux, Yann Gozlan est aussi quelqu’un qui sait joliment faire partager sa passion pour les films qu’il aime. A l’image de sa défense du film souvent oublié de Scorsese, Le Temps de l’innocence, que l’on a instantanément envie de revoir après l’avoir lu.
Bonne lecture et allez voir en salles Burn out.
A mes yeux, un des plus grands thrillers romantiques.
Tragique et profondément mélancolique.
Paul Schrader et De Palma ont construit la structure de leur récit comme une variation de Sueurs froides.
Ce film va peut-être encore plus loin dans la folie et la perversion que le film d’Hitchcock.
L’inceste est tout de même au cœur de cette histoire.
Le film continue de me hanter par sa beauté plastique,
la caméra virtuose de De Palma, l’interprétation magistrale de Geneviève Bujold
(hallucinante dans une scène où son personnage revivant un épisode traumatique,
fait une sorte de régression, redevenant un enfant de 7 ans),
et la musique tonitruante de Bernard Hermann
(signant là sans doute l’une de ses partitions les plus tragiques et désespérés,
assurément l’une de ses plus belles).
Une œuvre bouleversante.
La quintessence du cinéma de Spielberg.
Impressionné par la densité et la qualité de son récit.
Encore aujourd’hui, le film reste extrêmement original et puissant.
Des idées géniales pratiquement à tous les plans.
J’adore le personnage de Richard Dreyfuss obsédé par l’image d’un monticule
qu’il voit partout et qu’il tente de reproduire de manière compulsive.
Et puis évidemment, il y a les cinq notes de musique rendues à jamais célèbres.
A chaque visionnage, je suis emporté par cette fresque humaine et toujours autant ému.
Je n’en reviens toujours pas de l’empathie que Cimino parvient à créer
chez le spectateur à l’égard de ses personnages ; c’est inouï !
Des moments d’anthologies comme la scène du mariage (John Ford n’est pas très loin)
et évidemment les séquences de roulette russe.
En ayant réalisé ce film, Cimino a prouvé
qu’il était un des plus grands metteurs en scène américains.
Une œuvre incroyablement fascinante, angoissante et hypnotique.
Ce qui est impressionnant chez Kubrick,
c’est qu’à chaque visionnage, je (re)découvre des choses ou ressens des sensations nouvelles.
Je peux revoir ce film indéfiniment,
à chaque fois je suis littéralement hypnotisé.
La combinaison de l’isolement, de l’enfermement
et du basculement vers la folie meurtrière est tout simplement prodigieuse.
Et je ne me lasse pas des déambulations de Jack Nicholson
ou celles du gamin sur son tricycle dans les couloirs labyrinthiques de l’Overlook Hotel,
filmées en long plan séquence à la steadycam.
Un des plus beaux films de David Lynch.
Il réussit à allier une veine mélodramatique à l’étrangeté et la bizarrerie de son cinéma.
Le noir et blanc de Freddie Francis est sublime.
La scène où le gardien de nuit pénètre dans la chambre de John Merrick
et le force à boire est insoutenable – Lynch la filme comme une scène de viol.
Grand moment d’anthologie du film : la séquence où le héros pourchassé dans la gare par une foule déchaînée,
se réfugie dans les pissotières et hurle qu’il n’est pas un animal.
J’en ai encore la chaire de poule rien qu’en l’évoquant.
C’est hallucinant quand on pense que ce n’est que le deuxième long-métrage de Lynch
qui se retrouve là à la tête d’un film en costumes au budget conséquent
avec deux pointures à diriger : John Hurt et Anthony Hopkins.
Un film devenu à juste titre un classique.
Une œuvre intemporelle d’une grande humanité.
Toujours très impressionné par ce film.
L’idée de l’ingénieur du son qui assiste à un accident mystérieux
et qui va enquêter sur ce fait divers est géniale.
Sorte de variation de Blow Up mais cette fois du côté du son.
Encore une fois, je reste pantois devant la mise en scène virtuose et inspirée de De Palma.
Un grand moment de cinéma : le plan séquence filmé à 360 degrés
où John Travolta, paniqué, fouille dans son studio
et découvre que toute ses bandes magnétiques ont été effacées.
Quelle idée visuelle ! Quelle maestria !
Un très grand thriller.
Pour son ambiance si étrange et désespérée.
Un pur fantasme de cinéma.
La quintessence du film noir.
Deux personnages solitaires et maudits.
L’obsession et la filature de ce détective privé vieillissant interprété par Michel Serrault
lancé aux trousses d’une meurtrière qu’il confond avec sa propre fille disparue, me touchent beaucoup.
Serrault est prodigieux comme toujours, à la fois drôle et méchant,
interprétant avec génie un personnage au bord de la folie.
Et puis, il y a Isabelle Adjani d’une beauté sidérante, plus star et femme fatale que jamais.
Un film étrange, baroque et tragique qui a l’éclat d’un diamant noir.
Entorse à la règle : impossible de choisir entre ces deux chefs d’œuvre.
Forman et Leone à leur sommet.
Une sorte d’absolu de ce que peut atteindre le cinéma.
Quand Léone a achevé Il était une fois en Amérique, un film somme : que raconter de plus ?
Il a tout dit sur l’amour, la vie, l’amitié, la trahison et le temps.
Une œuvre « Proustienne ».
Un chef d’œuvre qui a sa place au panthéon de l’histoire du cinéma.
Vision âpre et sans concession du Moyen Age.
Je suis toujours aussi impressionné par la crudité et la vitalité de ce film.
Quelle force, quelle puissance !
Et puis comme toujours chez Verhoeven
tous les personnages, ambigües et doubles,
surprennent constamment par leur comportement.
Un grand film.
C’était un pari fou et impossible
que de porter à l’écran le roman touffu d’Umberto Eco.
Annaud l’a réussi.
Et c’est prodigieux.
On est littéralement plongé dans cette abbaye angoissante en l’an 1327.
Avec tous ces visages terrifiants et monstrueux apparaissant à chaque plan,
on a l’impression d’être au milieu d’une toile de Bosch.
Un choc quand j’ai découvert la première fois ce film traumatisant.
C’est une œuvre qui continue de me hanter.
Le trouble et la puissance érotique dégagés par Isabella Rossellini à l’écran.
Dennis Hopper et son masque à oxygène :
une image terrifiante qui restera longtemps gravée dans ma mémoire.
Ou bien, l’oreille découpée découverte dans un champ.
Ou bien encore les fourmis et insectes filmés en gros plan,
grouillant sous les pelouses verdoyantes de cette petite bourgade si paisible en apparence.
Chez Lynch, le mal est là, tapi dans le noir.
Je reste toujours impressionné chez lui par son talent unique
à créer des images et des scènes traumatisantes qui semblent tout droit sorties
de notre inconscient et de nos cauchemars les plus intimes.
Un de mes thrillers préférés.
Pour le personnage de Gordon Gekko sublimement interprété par Michael Douglas.
Sans doute un des plus grands rôles de méchants du cinéma.
Le personnage est passé à la postérité.
La puissance du film de Stone réside dans le fait de raconter
une histoire spécifique et très bien documentée
sur les excès de la finance et du capitalisme
en utilisant des mythes et des conflits universels :
ici, l’histoire du personnage interprété par Charlie Sheen
tiraillé entre deux figures paternelles.
Un film brillant et fascinant.
Cronenberg à son top toujours autant fasciné
par les mutations du corps et l’univers médical.
Le film véhicule une peur profonde à l’image des instruments chirurgicaux
plus proches de la torture que de la médecine.
Le film de Cronenberg que je préfère.
Splendide réflexion sur le double et la chair.
Scorsese révolutionne le film de gangsters en conduisant
son récit survolté, pied au plancher avec une virtuosité incroyable.
On en reste pantois.
Rythme effréné. Caméra mobile virtuose.
Voix off incessante, au débit frénétique.
Bande de son tonitruante et omniprésente composée
d’extraits de musique et de chanson d’époque.
Tel un sociologue du monde criminel,
Scorsese nous relate à coup d’anecdotes
le quotidien ultra violent de ces gangsters
à la fois drôles, attachants et détestables.
Immense.
Il ira encore plus loin dans ce dispositif
quelques années plus tard avec Casino.
Le film m’a littéralement terrifié à l’époque quand je l’ai découvert en salle.
Comme disait Hitchcock : « meilleur est le méchant, meilleur est le film ».
Hannibal Lecter nous terrifie et pourtant il nous fascine :
sans doute parce que cet homme, extrêmement cultivé, racé et séduisant,
est un prédateur au sang froid, tuant avec la plus grande ignominie…
Après Le silence des agneaux, la figure du serial killer est devenue
omniprésente dans le cinéma hollywoodien.
C’est dire l’impact de ce film.
Sans compter les magnifiques interprétations de Jodie Foster et d’Anthony Hopkins
qui sont rentrées dans l’histoire...
A mes yeux, un des aspects novateurs du film,
c’est d’avoir un personnage féminin dans le rôle principal de l’enquêteur.
Ça n’était pas si courant à l’époque dans un film policier.
J’adore d’ailleurs le score symphonique d’Howard Shore
très audacieux dans son utilisation car au lieu de vouloir
à tout pris susciter l’effroi chez le spectateur,
il préfère épouser et traduire le point de vue intime de Clarice Sterling.
Comme tout chef d’œuvre, ce film est une succession de moments d’anthologie.
Si je devais en choisir qu’un, ça serait la séquence de l’évasion d’Hannibal Lecter.
Il s’agit presque d’un film dans le film.
La musique orchestrale d’Howard Shore sublime ce grand moment de suspens…
Enfin, j’ai toujours trouvé le titre du film magnifique.
Une œuvre brillante.
Le film impressionne par son ampleur et sa densité.
Le montage du film combinant différents formats et textures
d’images est tout bonnement époustouflant.
Un grand thriller politique et paranoïaque.
Un casting quatre étoiles avec une pléthore de stars.
Un grand score de John Williams.
Grand fan des effets de surexposition du chef opérateur Robert Richardson.
Très impressionné par la mise en scène de Stone et le souffle de son film.
Dans un autre registre, Nixon (sorti en 95) est l’autre très grand film politique de Stone
(et injustement sous-estimé dans sa filmographie).
Un film virtuose, somptueux et éblouissant
sur un amour impossible au sein de la haute société new-yorkaise de la fin du XIXème siècle.
Des idées de mise en scène à tous les plans
(comme la focalisation sonore quand Michelle Pfeiffer et Daniel Day Lewis se parlent au balcon à l’Opéra
ou bien encore le moment fantasmé quand Daniel Day Lewis prend dans ses bras Michelle Pfeiffer)…
Tout est sublime de bout en bout depuis le générique d’ouverture renversant :
une fleur éclot sur fond noir,
qui se fond dans l’éclosion d’une autre jaune puis une autre rouge…
Cette valse des couleurs rappelle le générique de Sueurs froides…
Et puis, il y a cet épilogue déchirant.
J’ai longtemps cherché et enfin trouvé cette place à Paris derrière l’Eglise Saint Germain
où a été tournée la scène finale où le héros vieilli est assis sur un banc :
levant les yeux, il croit voir à la fenêtre entrouverte d’un appartement,
la silhouette de Michelle Pfeiffer, cette femme qu’il a tant désirée et aimée.
Rien que d’en parler, je n’ai qu'une envie : me replonger dans ce film raffiné et cruel.
Une œuvre bouleversante que je mets en haut de la filmographie impressionnante du maître.
Avec Obsession, mon De Palma préféré.
Un très grand polar pessimiste et tragique.
Du cinéma à l’état pur.
Formellement, les mouvements de caméra impressionnent par leur virtuosité.
Une succession de moments d’anthologie :
la scène du bar dans le local aux murs rouge sang,
Pacino immobile sous la pluie observant la femme qu’il aime en train de danser,
et la course poursuite finale filmée en longs plans séquences virtuoses.
A mes yeux, un des plus grands Chabrol.
Un film glaçant.
Une mécanique d’horlogerie terrifiante.
J’admire avec quelle maestria Chabrol mène son récit
qui démarre de manière calme et anodine
pour terminer vers l’horreur et le drame absolu.
Le moment où Huppert déchaînée, salit volontairement le lit de la famille
qui emploie le personnage joué par Bonnaire alors même que toute la famille,
réunie dans le salon, assiste insouciante à la retransmission télé de Don Giovanni,
crée un malaise et une tension insoutenable.
A travers ce thriller cruel et implacable, passionnante réflexion sur les rapports de classe
et sur le mécanisme conduisant à la folie meurtrière,
Chabrol réalise in fine un grand film politique.
Difficile de choisir entre les deux.
Heat représente le sommet du polar hollywoodien.
Mann innove et modernise les codes du polar
en mêlant intime et spectaculaire, renforçant le réalisme
de son récit en donnant vie à tous ses personnages,
à travers une histoire foisonnante qui s’intéresse autant aux gangsters qu’aux flics.
Comme chez Melville, on n’est pas dans l’étude psychologique de caractères,
mais dans celle behavioriste et comportementale de personnages
dont les deux héros sont de grands professionnels.
Tant de grandes scènes de cinéma jalonnent ce polar électrique.
Évidemment, la séquence du fourgon attaqué au début ;
la scène nocturne sur le highway où Pacino au volant de son bolide,
roule à tombeau ouvert pour rattraper le véhicule de De Niro ;
le dialogue mythique au restau entre les deux stars filmées en champ/contre-champ ;
la scène diurne de guérilla urbaine dans les rues de Los Angeles suite au braquage de la banque
(le son des balles des différentes armes à feu, renforce le réalisme hallucinant de la scène)
et puis évidemment il ya la nuit à LA,
incroyablement belle et fascinante filmée
par cet immense metteur en scène qu’est Michael Mann.
La même année, il y a Casino, film somme de Scorsese : un choc à sa sortie.
Un feu d’artifice sonore et visuel. Un de mes Scorsese préférés avec Le temps de l’innocence.
Un choc !
La musique de Bowie sur le générique de début
où défile à toute vitesse le lignage au sol d’une route de nuit,
éclairée par la lumière aveuglante de phares :
un moment culte.
Lynch reprend les codes du film noir pour détraquer le genre
et livrer une œuvre schizophrène, double et fascinante
d’une audace inouïe sur la perte d’identité.
Un fantasme de cinéma.
Toute la première partie qui se déroule pratiquement en huit-clos
dans la demeure de Bill Pullman distille avec une apparente économie de moyens,
un sentiment d’angoisse et de terreur rarement égalés.
La scène du débarquement est un moment de cinéma éprouvant et d’une puissance totale.
Un film novateur tant Spielberg crée une expérience immersive jamais vue jusqu’alors.
La guerre n’a plus été filmée et appréhendée
de la même manière au cinéma après ce film.
Comme toujours chez Spielberg, des idées (sonores et visuelles) à tous les plans.
Je suis subjugué par le pouvoir de fascination
de ce film envoûtant et hypnotique.
L’errance du personnage de Tom Cruise dans les rues nocturnes
d’un New York irréel et labyrinthique, parfois cauchemardesque,
filmées en lents plans séquences à la steadycam
me fascinent toujours autant à chaque visionnage.
J’aime profondément le hiératisme de cette œuvre troublante
où il est question de fantasmes et d’obsession sexuelle.
Une des rares fois (peut-être avec Lolita)
où un film de Kubrick ne peut être associé à un genre spécifique.
Un thriller ? Un film sur le couple et ses fantasmes ?
C’est tout cela à la fois et bien plus que cela.
La séquence de l’orgie sorte de messe noire décadente
dont les participants sont revêtus de masques vénitiens
est un moment d’anthologie à la fois irréel, fascinant et terriblement angoissant.
Entre réalité, songe et fantasme, un film qui continue
de vous hanter longtemps après la projection.
A mes yeux, peut-être le plus grand film à ce jour de Michael Mann.
Le film me captive et m’impressionne
tant par la qualité de son scénario que par sa beauté formelle.
Russell Crowe, Al Pacino, Christopher Plummer, Michael Gambon :
le casting est à tomber.
Les échanges entre Pacino et Crowe sont de haute volée.
Des scènes éblouissantes comme celle où Russell Crowe hésite un instant
avant de prendre la décision de se rendre au tribunal.
La mise en scène et le filmage subliment ces moment d’attente
et d’entre-deux en tendant à une abstraction hypnotique.
Juste sublime…
Une nouvelle fois, Mann amène une modernité
dans le traitement de son sujet où la vie intime
et professionnelle des personnages est traitée à part égale.
Peut-être le plus grand film des années 2000.
A l’image d’Eyes Wide Shut,
le pouvoir de fascination de ce long métrage est immense.
Une nouvelle fois, Lynch réutilise les codes du film noir pour délivrer
une œuvre totale, folle, envoûtante et hypnotique.
C’est un film magistral : à mes yeux, le plus grand de Lynch.
A ce niveau là, on est au-delà du savoir-faire ou de la maîtrise
d’un immense artiste en pleine possession de ses moyens.
C’est tout simplement de la magie.
A noter l’incroyable séquence où Naomi Watts répète
avec son amie une scène qu’elle doit passer en casting.
Arrive le jour J du casting, Naomi Watts rejoue la scène avec un partenaire
mais cette fois-ci différemment, en chuchotant ses répliques
et en y amenant un trouble et une perversité exceptionnelle.
Son partenaire, d’abord désarçonné puis hypnotisé,
est entraîné dans le jeu de la comédienne et nous avec elle.
Immense scène.
Oui, pas de doute, à ce niveau là, c’est de la magie.
Je me revois en salle quand j’ai découvert le film :
l’effet que m’avait provoqué cette séquence était telle
que j’en étais littéralement bouche bée.
Une œuvre bouleversante sur la survie.
Je suis marqué dans ce film
par la rigueur du point de vue de Polanski.
Unicité et subjectivité.
Nous suivons la trajectoire intime de ce personnage isolé,
reclus dans différents appartements.
Et nous voyons avec lui à travers ses yeux,
par la fenêtre, la guerre qui fait rage dans la rue.
Toujours très impressionné par le mouvement du film
qui montre en parallèle la destruction de Varsovie
qui n’est plus qu’à un champ de ruine
et la déshumanisation du héros, affamé, barbu et hirsute,
en haillon, réduit à un homme des cavernes.
Le récit est tellement fort, le jeu des comédiens tellement bons
que le spectateur vit intensément l’histoire
et qu’il en oublie le dispositif théâtral mis en place dans le film.
Une fois accepté ce dispositif arbitraire,
on l’oublie assez vite :
on ne fait plus attention à l’absence de décor
tant on est pris par le film.
La toute fin, superbe retournement scénaristique,
est un grand moment de cinéma.
Nicole Kidman est sublime dans le film.
Assurément, un de ses plus grands rôles avec Eyes Wide Shut.
Le film que j’ai découvert au festival de Cognac cette année là, m’avait impressionné.
Tout semblait neuf et surprenant dans cette histoire policière.
J’étais particulièrement soufflé par le talent du metteur en scène
qui n’hésitait pas à mélanger les genres en osant mêler
à une affaire criminelle macabre, d’irrésistibles séquences burlesques.
Le film le plus Chabrolien de Woody Allen !
Un drame magistral et cruel.
Woody montre que sexe et pouvoir mènent le monde
et que le châtiment ne suit pas forcément le crime.
Un grand film de guerre féministe.
C’est aussi le portrait d’une femme unique et seule qui tente de survivre.
Une fois encore chez Verhoeven, aucun manichéisme,
l’ambivalence et l’ambigüité sont partout.
Je suis littéralement obsédé par ce polar.
Tout me plaît dans ce film que je trouve parfait,
tant narrativement que formellement.
La tragédie shakespearienne du héros qui devient à la fin
exactement ce qu’il voulait fuir me touche beaucoup.
James Gray crée des séquences exceptionnelles :
comme la scène du labo de drogue clandestin ou bien encore
la course poursuite en voiture sous une pluie torrentielle où le père du héros décède.
Du très grand cinéma.
Et la beauté plastique du film me frappe à chaque nouveau visionnage.
Je voue la même adoration à Two Lovers :
un drame amoureux filmé comme un polar.
La scène sur les toits entre Joaquim Phoenix et Gwyneth Paltrow
quand ils font l’amour, est prodigieuse.
Réussir une telle scène, relève de la magie !
Une leçon de cinéma.
Les frères Coen sont au meilleur de leur forme dans ce film noir,
cocktail improbable d’angoisse, d’humour et d’esquisse métaphysique.
J’ai découvert ce film la même année à Cannes avec La nuit nous appartient.
Inutile de préciser que ces deux longs-métrages
ont été mes deux chocs cinématographiques cette année là.
Audiard innove et sublime le genre du film carcéral.
Il ne s’agit pas pour le personnage principal
de s’évader mais plutôt de survivre, d’apprendre
et in fine de devenir le parrain.
Toujours autant impressionné par les nombreuses péripéties
qui s’enchaînent dans un rythme soutenu.
Du très grand cinéma.
Polanski en pleine possession de ses moyens,
mène son récit d’une main de maître.
Encore une fois, je suis toujours impressionné
par l’atmosphère étrange et l’angoisse sourde
qu’il parvient à distiller.
Une œuvre magistrale.
Un film viscéral.
Un vrai choc.
Aronofsky mêle l’horreur polanskienne
à l’univers de la danse classique.
Éprouvant et impressionnant.
J’adore les films où l’on reste scotché à un personnage
que l’on ne lâche pas d’une semelle
et dont le réalisateur nous fait partager le point de vue.
Le film nous fait plonger dans l’esprit torturé et angoissé
d’un homme persuadé qu’une tempête va ravager son coin de terre.
Le long métrage fait se répondre les angoisses du héros
et toutes sortes de périls extérieurs,
du dérèglement climatique à la crise économique.
Passionnant.
Grand film policier élégant, sombre et racé,
qui tient du cauchemar éveillé.
Depuis longtemps, je n’avais pas ressenti
un malaise aussi profond au cinéma.
Brillantissime.
Une prouesse : le réalisateur réussit à nous intéresser
à la trajectoire d’un personnage détestable et antipathique.
Et pourtant, nous suivons cet (anti)-héros
avec intérêt dans ce thriller nocturne électrique.
Climat politique trouble.
Enquête poisseuse dans un bled paumé en Andalousie.
Il y a du True Detective dans cette traque au tueur en série.
Un grand polar.
Sophistication et tension dans ce thriller machiavélique
sur fond d’érotisme et d’amour lesbien.
Un plaisir pour l’esprit et les yeux.
Brillant.
Un immense polar.
Comme dans La isla minima, le film inscrit l’enquête
dans le contexte politique et social du pays.
Le réalisateur transcende le genre du film policier
et parvient à déjouer toutes nos attentes
à tel point qu’à partir d’un certain moment dans le récit,
on se dit que tout peut arriver.
Du grand art.
Publié le 04/01/2018 par Laurent Pécha