Depuis la mi-mars, le Pathé La Villette situé juste à côté de la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris propose une toute nouvelle expérience cinématographique. Cela s’appelle le 4DX. Mais qu’est ce qui se cache derrière ce nom qui aurait pu servir au nouveau robot de la saga Star Wars (ou de façon plus terre à terre au dernier modèle Peugeot) ? On a voulu en savoir plus et on est donc allé tester la bête avec le fort à propos Kong : Skull Island. A-t-on pu assister à la révolution technologique tant vantée ou est-ce juste avant tout une nouvelle manne financière pour les exploitants de salles ?
Comme toute nouveauté, l’attrait du 4DX attise forcement la curiosité et il faut bien ça tant le prix de la place est déjà un sacré frein à l’investissement (20 euros plein tarif). S’il est donc préférable de savoir un peu dans quoi on met les pieds, les amateurs de fêtes foraines seront en terrain conquis. En effet, le 4DX, technologie qui nous vient de Corée du Sud, ressemble beaucoup sur le papier à ce que l’on peut voir depuis des années dans les attractions vantant des films en 4 voire 5 ou 6D. Sauf qu’ici, c’est le nec plus ultra du fauteuil interactif qui vous attend.
Confortablement installé dans un grand fauteuil (du moins au début du film, après, c’est une toute autre histoire), le spectateur va donc « bouger » en fonction de ce qui se passe à l’écran. Une sorte de montagne russe interactive qui prendra des proportions différentes selon le degré d’action du récit. Mais cela n’est pas tout. Le fauteuil lui réserve quelques surprises de taille si une fois encore le scénario du film projeté lui permet : des jets d’eau quand il pleut à l’écran, du souffle dans le cou quand le vent se fait sentir,… Et quand cela ne se passe pas à proximité de son fauteuil, c’est dans la salle que le spectacle devient encore plus vivant : des éclairs simulés via des effets lumineux, de la fumée qui envahit le devant de la scène (au point de cacher momentanément ce qui se passe à l’écran),…
Tout est donc réuni pour rendre l’expérience cinématographique bien plus immersive. A l’image de l’adage de l’IMAX (« regarder un film ou en faire partie ? »), la 4DX vous promet de vivre le film comme si vous étiez un personnage du récit. Un concept qui ne se prête pas forcément à tous les films. Ça tombe bien, Kong : Skull island et son scénario qui prend l’eau de toutes parts sont bien plus une attraction qu’un vrai film. Conscience professionnelle jusqu’au bout des ongles, on avait vu le film en « simple » 3D Imax avant de se plonger dans l’expérience 4DX. Et force est de constater que la bougeotte dans tous les sens convient parfaitement bien au film. A tel point que la trop grande absence de Kong de l’écran (en version « normale ») est vue ici, en 4DX, comme une bénédiction. Cela nous permet de nous REPOSER !!! Car, quand le roi de la jungle est présent et entre en action, on est mis à mal par un siège qui nous fait passer par tous les états. Au point qu’on l’aimerait parfois que le grand Kong y mette plus du sien pour dégommer le grand méchant de fin de tableau histoire de laisser nos vertèbres en paix. Si vous avez envie de connaître une fois dans votre vie à quoi peut ressembler un massage dorsal par un grand gorille, Kong : Skull Island en 4DX est fait pour vous. Mais vous êtes prévenus, c’est une expérience physiquement épuisante à la longue (les deux heures paraissent bien longues par moments). Et n’espérez pas forcement reprendre des forces durant les moments de pure accalmie puisque la 4DX use (et parfois abuse) de légers mouvements pour par exemple amplifier l’effet d’un travelling avant. De quoi donner un sentiment de mal de mer aux plus sensibles d’entre vous.
A l’heure du verdict, il est difficile de dire que l’expérience est plus immersive tant on a du mal à être vraiment totalement plongé dans l’histoire (quelle histoire nous dirons à juste titre les détracteurs du film). C’est aussi peut être le fait d’assister à un spectacle nouveau et d’être trop focalisé sur les effets provoqués par la 4DX. L’avenir nous dira si cet effet fête foraine disparaît à la vision d’autres films. Mais en attendant, on va se reposer un peu les cervicales…
Publié le 06/03/2017