Voilà un dossier où les sélectionnés ne pourraient vraiment pas concourir au meilleur papa de l'année. Il y en a pour tous les "goûts" puisque ces pères font preuve d'une débordante inventivité pour pourrir et même bien plus la vie et le futur de leurs enfants. ↕Si vous n'avez pas vu les films cités, nous vous conseillons de passer la case résolution où bien évidemment le spoiler est roi.
Shining (1980) de Stanley Kubrick
L’ENFANT
Danny, jeune garçon pris de visions cauchemardesques et ayant un ami imaginaire prénommé Tony.
LE PÈRE
Jack Torrance (Jack Nicholson), écrivain frustré, ex-alcoolique, qui va péter un plomb
dans l’Overlook, un vieil hôtel coupé du reste du monde.
LE CONFLIT
Possédé par les fantômes du lieu, incapable d’écrire une ligne, Jack devient des plus violents
et se décide à prendre une hache pour découper femme et enfant : « Here’s Johnny ».
LA RÉSOLUTION
Danny va peut-être pouvoir reprendre une vie normale après que son paternel ait fini congeler dans le jardin labyrinthe de l’hôtel.
AVIS SUR LE FILM
Un monument du film d’horreur qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie
(et même plusieurs fois si on espère en comprendre les multiples sens).
Comme un chien enragé (1986) de James Foley
L’ENFANT
Brad Jr. (Sean Penn), un jeune homme un peu perdu, s’engueule avec sa mère
et décide de revoir un père absent depuis presque toujours.
LE PÈRE
Brad Sr. (Christopher Walken) est un chef de gang qui commet des cambriolages.
LE CONFLIT
Le fils est fasciné par son paternel et accepte de le suivre dans ses crimes. Mais, le père, monstre d’égoïsme,
ne cherche constamment qu’à protéger ses arrières. Au point de sacrifier sa propre famille.
LA RÉSOLUTION
Après avoir vu son frère et sa petite amie se faire tuer par son père, la coupe est pleine pour Brad.
Mais, au lieu de tuer son géniteur comme prévu, il préfère finalement témoigner contre lui
pour le voir pourrir le reste de sa vie en prison.
AVIS SUR LE FILM
Dans un passé désormais lointain, James Foley ne livrait pas de la soupe pour les femmes
fantasmant sur les fessées administrées par Christian Grey mais faisait du cinéma.
Son chef d’œuvre : Comme un chien enragé,
drame-thriller d’une noirceur extrême porté par des acteurs monstrueux de charisme.
Le beau-père (1987) de Joseph Ruben
LE (BEAU)-PÈRE
Jerry Blake (Terry O’Quinn), un monsieur bien sous tous rapports.
On pourrait même parler d’homme parfait tout aussi attentionné envers sa femme que sa belle-fille.
Sauf qu’il traîne une sacrée casserole derrière lui : il a massacré l’intégralité de sa précédente famille.
L’ENFANT
Stephanie (Jill Schoelen), la jeune ado et désormais belle-fille de Jerry.
LE CONFLIT
Stephanie a du mal à accepter le nouveau mari de sa mère. Elle se méfie et va enquêter sur le monsieur.
Le bon flair de l’ado !
LA RÉSOLUTION
On a choisi le film car techniquement le conflit père-enfant se situe dans la glaçante séquence d’ouverture
où Jerry se refait une beauté avant de quitter sa maison où il vient d’assassiner l’intégralité de sa petite famille.
Car, l’homme aime la perfection au sein du ménage et quand cet équilibre est rompu,
il n’a plus qu’un seul objectif : tout effacer (tuer) et passer à la suivante.
Dommage pour lui, un ado, ça a la peau dure
et Stephanie, après de multiples rebondissements et affrontements, aura le dernier mot.
AVIS SUR LE FILM
Thriller injustement méconnu (qui a connu des suites et un remake pas du tout recommandables),
le film de Joseph Ruben est à (re)découvrir de toute urgence.
Entre sa scène d’ouverture, totalement traumatisante, la performance flippante de Terry O’Quinn, et les moments de suspense redoutables,
vous obtenez le parfait film du samedi soir pour les amateurs de sensations fortes.
Emprise (2001) de Bill Paxton
L’ENFANT
Ils sont deux : Fenton et Adam (interprétés adultes par Matthew McConaughey) élevés par leur père après la mort de leur mère.
Face au comportement illuminé de leur père, chacun prendra un chemin différent.
LE PÈRE
Meiks (Bill Paxton), un fou de Dieu qu’un ange aurait chargé d’éliminer les démons sur terre déguisés en êtres humains.
LE CONFLIT
Le père veut embringuer ses jeunes enfants dans sa quête sanguinaire, allant même jusqu’à les faire participer.
LA RÉSOLUTION
L’un des deux frères se refusera à tuer et retournera la hache sur son père.
Sauf que l’autre fils deviendra ce serial killer connu sous le nom de « God’s Hand » (la main de Dieu).
AVIS SUR LE FILM
Premier film du regretté, Bill Paxton, Emprise souffre d’un twist spectaculaire qui atténue l’incroyable force d’un récit
montrant avec âpreté comment un père peut influencer et détruire la vie de ses progénitures.
Austin Powers (1997) de Jay Roach
L’ENFANT
Scott Evil (Seth Green), enfant abandonné par son père qui reconnecte avec lui
pour se rendre compte qu’il a en face de lui le pire méchant de la planète.
LE PÈRE
Dr Evil (Mike Meyers) est un méchant qui rêve de créer un lien avec son fils.
Il veut son amour et espère qu’il prenne sa place à ses côtés.
LE CONFLIT
Les deux hommes ne vivent pas sur la même planète. Au point qu'on peut raisonnablement douter de leur filiation.
Créer un lien alors qu'il n'y en a jamais eu en étant aussi différent, cela pourrait faire l'objet d'un film tout entier.
LA RÉSOLUTION
Une séance de psy (jouée par Carrie Fisher) n’y fera rien.
Les deux hommes sont incompatibles.
Au point que Dr Evil en viendra même à vouloir tuer sa progéniture
et plus tard (dans les suites du film) a se trouver un substitut en la personne de Mini Me.
AVIS SUR LE FILM
Comédie parodique haute en couleurs portée à bout de bras par l’abattage extraordinaire de Mike Meyers,
Austin Powers a bien gagné son statut de film culte même si on lui préfère sa suite, encore plus drôle et déjantée.
L’âme des guerriers (1994) de Lee Tamahori
L’ENFANT
Ils sont principalement trois et vont tenter comme ils peuvent d’échapper à l’influence plus que néfaste de leur père.
LE PÈRE
Jake (Temuera Morrison), descendant Maori, sans emploi.
LE CONFLIT
Brutal et alcoolique Jake tabasse régulièrement sa femme
tout en ne se préoccupant absolument pas de ses enfants, préférant les beuveries avec ses potes.
LA RÉSOLUTION
Le drame était inévitable et l’un des enfants ne survivra pas, préférant se donner la mort
après avoir été violée par son « oncle » sans que son père ne prenne sa défense ou cherche à la venger.
Ce drame servira toutefois d’électrochoc à la mère qui aura le courage enfin de quitter son mari.
AVIS SUR LE FILM
Premier et seul vrai bon film de Lee Tamahori, dont la carrière américaine pourrait servir de cas d’école de direction à ne pas prendre,
L’âme des guerriers donne ses lettres de noblesse à l’expression film coup de poing.
Une œuvre aussi révoltante qu’émouvante portée par d'impressionnants comédiens.
La famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson
L’ENFANT
Il s’agit là aussi d’un trio d'enfants, Chas (Ben Stiller), Margot (Gwyneth Paltrow) et Richie (Luke Wilson),
issus de la bourgeoisie new-yorkaise et promis à un brillant avenir
LE PÈRE
Royal Tenenbaum (Gene Hackman) revient dans le cercle familial après plus de vingt ans d’absence
prétextant une maladie pour tenter de se réconcilier avec ses enfants.
LE CONFLIT
L'absence du père s'est faite lourdement sentir sur ses enfants qui n'ont jamais pu accomplir les grandes choses attendues d'eux.
Au contraire, ils ont développé de sacrées névroses à cause de ce père absent et égoïste.
LA RÉSOLUTION
Le mal est profond chez les Tenenbaum mais à force de « bonne » volonté,
les choses vont rentrer tant bien que mal dans « l’ordre » même si le paternel finira par succomber à une crise cardiaque.
AVIS SUR LE FILM
Comédie mélancolique au ton subversif, La Famille Tenenbaum fait grincer les dents
et vaut avant tout pour son incroyable casting qui s’amuse comme des fous à dépeindre cette famille complétement azimutée.
Chinatown (1974) de Roman Polanski
L’ENFANT
Evelyn Cross Mulwray (Faye Dunaway) est une jeune femme désireuse de découvrir qui a tué son mari.
Pour ce faire, elle engage un détective, Jake Gittes (Jack Nicholson) qui en enquêtant va déterrer les fantômes du passé.
LE PÈRE
Noah Cross (John Huston), homme d’affaires impitoyable prêt à tout pour que son business fonctionne.
Au point de faire tuer un beau-fils contrecarrant ses plans.
LE CONFLIT
Il y a comme une tension non dite entre Evelyn et son père.
De toute évidence, ces deux-là ne s’apprécient guère et ne semblent pas proches du tout.
Comme si un lourd secret de famille pesait sur eux.
LA RÉSOLUTION
Une enquête nébuleuse qui aboutit à l’atroce découverte que la fille d’Evelyn n’est autre que sa sœur,
la jeune femme ayant été violée par son père à l’âge de 15 ans.
Contrairement aux habitudes hollywoodiennes, le méchant n'est ici pas puni.
L’ultime confrontation père-fille aboutit à la mort de cette dernière et aucune charge n’est retenue contre Noah Cross.
AVIS SUR LE FILM
Un monument du film noir. Une perfection dans tous les domaines.
American beauty (1999) de Sam Mendes
L’ENFANT
Ricky Fitts (Wes Bentley), jeune étudiant introverti
qui voit le monde à travers le prisme de sa caméra.
LE PÈRE
Frank Fitts (Chris Cooper), colonel à la retraite très autoritaire et homophobe.
LE CONFLIT
Soupçonnant que son fils est gay, Fitts le tabasse.
LA RÉSOLUTION
Persuadé que Lester (Kevin Spacey) a une relation intime avec son fils,
Fitts le tue d’une balle dans la tête.
AVIS SUR LE FILM
Plébiscité aux Oscars (5 statuettes dont meilleur film, réalisateur et acteur pour Kevin Spacey), énorme succès mondial,
American beauty possède des attraits un poil surévalués.
Pour autant, sa liberté de ton, sa charge corrosive sur l’american way of life, en font une satire des plus jubilatoires.
Les gardiens de la galaxie vol. 2 (2017) de James Gunn
L’ENFANT
Peter Quill (Chris Pratt), leader des Gardiens de la galaxie.
LE PÈRE
Ego (Kurt Russell), un Dieu qui vit isolé sur sa planète.
LE CONFLIT
En apparence, la rencontre entre Peter et Ego qui ne se sont jamais vus, devrait être le départ d’une belle relation père-fils.
Seulement, Ego (son nom donne déjà un sacré indice) a comme unique but la domination et l’absorption de toutes les planètes de l’univers.
Et il a besoin de son fils pour y parvenir qui ne va pas être du même avis.
LA RÉSOLUTION
Dans un univers de super-héros, un conflit se règle généralement par une grosse baston
et à la fin du duel, c’est généralement le plus gentil qui gagne.
Ego est donc anéanti par son fils qui, entre temps, a trouvé son vrai père de substitution, Yondu.
AVIS SUR LE FILM
Après un premier épisode réjouissant, James Gunn ne transforme pas l’essai malgré une surenchère visuelle incessante.
Même Kurt Russell, surprenant dans le rôle d’Ego, ne sauve pas la mise.
Publié le 23/03/2018 par Laurent Pécha